En juin 2022, le Conseil d'Etat a rappelé l'obligation pour les établissements de santé de se doter d'un système fiable et accessible de décompte horaire du temps de travail des internes (1). En juillet 2022, les principaux syndicats d'internes ont mis en demeure les CH et CHU pour faire appliquer la décision du Conseil d'Etat. Devant l'absence de réponse, l'ISNI a saisi en novembre 2022 les tribunaux administratifs compétents pour que les CHU y soient contraints. A ce jour, aucune solution n'a été proposée.
Or, d'après une enquête réalisée par l'ISNI en 2020 (2), les internes travaillent en moyenne plus de 58h par semaine et parfois plus de 100, quand le maximum légal est de 48h réparties sur 8 demi-journées (2 autres devant être consacrées à la formation). Plus le temps de travail se rallonge, plus le risque d'erreur et d'accident augmente. Il est inacceptable que nos droits pourtant légiférés soient niés. Le décompte du temps de travail est indispensable pour protéger les internes et leurs patients.
La rémunération des internes est la même sur tout le territoire métropolitain, alors que le prix des loyers varie drastiquement d'un endroit à l'autre et que certaines subdivisions (souvent là où les loyers sont parmi les plus élevés du territoire) ne proposent pas d'internat. Nous exigeons la mise en place d'une indemnité logement indexée sur le prix du loyer pour mettre fin à ces inégalités et lutter contre la précarité des internes.
Un interne en début de 3ème cycle gagne en moyenne 6,4 euros net de l'heure (3). Cette rémunération dérisoire et nettement inférieure au SMIC horaire, pour un niveau de formation BAC +6 avec de grandes responsabilités et des conditions d'exercice de plus en plus difficiles, est totalement déconnectée de la quantité et la qualification du travail que nous effectuons. Nous exigeons une revalorisation de tous les échelons des internes. Arrêtons de brader notre travail !
Représentant près de 40% du personnel médical dans les CHU (4), les internes sont considérés comme des médecins corvéables quand il s'agit de maintenir l'hôpital à flot (comme l'a prouvé la pandémie COVID-19), mais comme des étudiants lorsqu'il s'agit de leur montrer de la considération. Rappelons au gouvernement et à la population l'importance de notre travail de soignants et l'impact que notre absence a sur le système en nous mobilisant massivement le vendredi 28 avril 2023.
L'hôpital n'a pas besoin d'internes pour fonctionner ? Alors voyons comment il fonctionne sans nous !
Un préavis national de grève reconductible sera bientôt déposé pour le 28 avril 2023, permettant aux services, prévenus longtemps en avance, de s'organiser de manière à pouvoir fonctionner sans internes une journée.
Pour faire valoir nos droits, mobilisons-nous !
Retrouvez notre événement Facebook ici !
Pour toute demande d'interview, merci d'adresser un courriel à l'adresse suivante : sihp@sihp.fr
(1) Conseil d'Etat 22 juin 2022 : https://www.conseil-etat.fr/fr/arianeweb/CE/decision/2022-06-22/446917
(2) Etude ISNI 2020 : https://isni.fr/enquete-temps-de-travail-des-internes/
(3) Arrêté du 8 juillet 2022 : https://www.legifrance.gouv.fr/jprf/id/JORFTEXT000046029572
(4) Etude DREES 2016 : https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2021-06/6-8.pdf
