Difficile de se faire une idée concrète de la rhumatologie à travers quelques items traités aux ECN. Voici quelques éléments de réponse aussi pratiques que concrets : interview croisée avec une externe de DCEM 4. Pour ma part, je suis interne à Paris depuis 2011, et ravi !
1. Points positifs/ Points négatifs de la rhumatologie ?
Les points positifs de la spé : il y en a beaucoup !
- la variété du recrutement : il y a bien sûr le « célèbre » versant inflammatoire de la rhumatologie à l’interface avec médecine interne allant des rhumatismes inflammatoires "classiques" de type PR, SPA aux maladies systémiques plus rares. Mais ce serait ignorer d'autres aspects de la spécialité tout aussi passionnants comme l'étude du métabolisme osseux, de l'os tumoral, les infections ostéoarticulaires ou encore les pathologies dites "mécaniques" qui sont extrêmement riches et variées.
- de réelles possibilités thérapeutiques : les traitements ont beaucoup évolué et évoluent encore beaucoup depuis cette dernière décennie, avec des résultats que l'on peut apprécier chaque jour en pratique, dans la « vraie vie ». Tout cela est soutenu par une recherche innovante et dynamique. A titre d’exemple, les biothérapies dans la PR. Au rythme actuel, c'est à peu près une nouvelle biothérapie tous les ans, mais c'est aussi le cas dans d'autres domaines comme l'ostéoporose ou l'arthrose...
- la diversité de l'activité : outre la clinique pure où la sémiologie occupe une place essentielle, l'apprentissage de l'échographie ou de la rhumatologie interventionnelle (nombreuses possibilités de gestes guidés par la clinique, l’échographie ou la scopie +++) fait partie intégrante de notre formation.
- des possibilités de post-internat très larges : libéral, hôpital, recherche, industrie... Et une démographie globalement favorable pour les jeunes générations !
Les points négatifs : peut-être un déficit d'image de la spécialité, qui tient à l'aspect un peu réducteur de l'enseignement en DCEM. Sinon, pas d'autres...
2. Particularités de la spécialité ? cf les points positifs... mais j'insiste beaucoup sur la diversité du recrutement, qui en fait vraiment la richesse.
3. Quelle est l'importance de la clinique en rhumatologie ? Fondamentale. La rhumatologie est une spécialité clinique, encore plus maintenant que l'écho se fait le prolongement de l'examen clinique. C'est une des rares spécialités où la sémiologie est encore aussi riche et centrale au diagnostic.
4. Les pathologies rencontrées sont-elles variées ? Qu'est-ce qui fait qu'il n'y pas de routine ? Oui, très variées. Ceci dépend bien sûr du recrutement prédominant du service dans lequel on se trouve, mais les services parisiens, quoique spécialisés, gardent globalement un recrutement de rhumatologie générale.
5. Est-ce que c'est une spé épanouissante intellectuellement ? Oui bien sûr ! Pour chaque malade de rhumatologie, le raisonnement diagnostique en soi est intéressant. La démarche thérapeutique, même si elle est de plus en plus standardisée, est également un moment de réflexion. Et puis, pour comprendre l'intérêt et le rationnel de sa pratique quotidienne, c'est aussi retourner à des connaissances plus fondamentales (immunologie, biologie cellulaire etc..) et ... anatomie ! Mais de façon beaucoup moins rébarbative, puisque l'on en apprécie enfin les applications directes...
6. Possibilités de faire de la recherche ? Oui, énormément, que ce soit en recherche clinique type épidémiologie ou en recherche fondamentale : biologie cellulaire, biologie moléculaire, génétique, immunologie... Les possibilités sont larges et très soutenues par l’industrie.
7. Contact avec les autres services (avis, examens complémentaires, collaboration...) ? Primordial. C'est une spécialité pluridisciplinaire par excellence. Grande place de l'imagerie ostéoarticulaire notamment : radio standards, écho, scan, IRM, radio interventionnelle.
8. En pratique, que peut-on faire en post internat? Est-ce facile d'accéder à un poste de chef de clinique, d'assistant... ? Pas vraiment de problème de post-internat pour le moment. La démographie reste favorable aux jeunes. Néanmoins, l’augmentation du nombre d’internes dans la filière dans les prochaines années à venir pourrait changer la donne.
9. Quelle est l'activité en ville ? Globalement, c'est celle que l’on choisit... S'installer en libéral seul, c'est principalement un recrutement mécanique (lombalgie, arthrose). La tendance est désormais plutôt aux cabinets de groupe, qui s'équipent en échographe, appareil de radiographie, densitomètre etc, ce qui permet un recrutement plus large et une activité plus variée.
10. Qualité de la formation à Paris ? LE grand point fort de Paris : la variété et la qualité des terrains de stage. Pas une seule mais plusieurs "écoles" de rhumatologie, avec chacune leurs points forts et leur spécificité. Pas de gros problème d'encadrement. Pas de stages « laissant franchement à désirer ». Autre point fort : la formation théorique. Les services font dans l'ensemble des efforts pour faire des cours aux internes, et dans le cadre de nos enseignements de DES, les cours sont très bien organisés et réguliers, et faits par des intervenants de grande qualité.
Les étudiants ayant accédé au troisième cycle des études de médecine à compter de l’année universitaire 2017-2018 s’inscrivent à l’un des diplômes d’études spécialisées (DES) dont la liste est fixée en annexe I du présent arrêté : http://www.sihp.fr/PDF/Arrete_du_21_avril_2017_maquettes_et_liste_des_diplomes_et_des_options_et_formations_specialisees_transversales.pdf
AVANT LA REFORME : Durée de la maquette : 4 ans
Liste et réglementation des diplômes d’études spécialisées de médecine NOR : MENS0402086A RLR : 432-3b ARRÊTÉ DU 22-9-2004 JO DU 6-10-2004 MEN - DES A12 SAN Vu code de l’éducation ; D. n° 2003-76 du 23-1-2003 ; D. n° 2004-67 du 16-1-2004 ; avis du CNESER du 21-6- 2004.
Annexe N
DIPLÔME D’ÉTUDES SPÉCIALISÉES DE RHUMATOLOGIE - DURÉE : QUATRE ANS
I - Enseignements (deux cent cinquante heures environ)
A) Enseignements généraux
- Méthodologie de l’évaluation des pratiques de soins et de la recherche clinique et épidémiologique en rhumatologie ;
- Organisation, gestion, éthique, droit et responsabilité médicale en rhumatologie.
B) Enseignements spécifiques
- Anatomie, embryologie, développement et physiologie de l’appareil locomoteur ;
- Principes de génétique, d’immunologie et d’oncologie appliqués à la rhumatologie ;
- Pharmacologie (métabolisme, posologie, action et toxicité) des médicaments usuels en rhumatologie ;
- Régulation du métabolisme phosphocalcique ;
- Imagerie et explorations de l’appareil locomoteur ;
- Classification des affections ostéo-articulaires ;
- Épidémiologie, physiopathologie, anatomopathologie, diagnostic, pronostic et traitement des maladies ostéoarticulaires : arthrites infectieuses, rhumatismes inflammatoires et connectivites, arthropathies métaboliques, arthrose rachidienne et des membres, pathologie péri-articulaire et disco-vertébrale, algies radiculaires et vertébrales, ostéopathies métaboliques et endocriniennes, dystrophies osseuses, tumeurs des os, pathologie ostéoarticulaire d’origine professionnelle ou sportive, pathologie ostéo-articulaire du sujet âgé et de l’enfant ;
- Podologie ;
- Organisation et prise en charge de la douleur et des urgences en rhumatologie ;
- Rhumatologie interventionnelle ;
- Thérapeutiques, médecine physique, rééducation, crénothérapie, médecines manuelles et alternatives en rhumatologie.
II - Formation pratique
A) Quatre semestres dans des services agréés pour le diplôme d’études spécialisées de rhumatologie, dont trois au moins doivent être accomplis dans des services hospitalo-universitaires ou conventionnés. Ces semestres doivent être effectués dans au moins deux services ou départements différents.
B) Deux semestres dans un service agréé pour les diplômes d’études spécialisées de dermatologie et vénéréologie, de médecine interne, de médecine physique et de réadaptation, de neurologie, d’oncologie ou de radiodiagnostic et imagerie médicale, ou pour les diplômes d’études spécialisées complémentaires d’allergologie et immunologie clinique ou de chirurgie orthopédique et traumatologie.
C) Deux semestres dans des services agréés pour d’autres diplômes d’études spécialisées que le diplôme d’études spécialisées de rhumatologie ou dans des services agréés pour des diplômes d’études spécialisées complémentaires.
Tous les postes offerts aux choix des internes sont consultables sur le site de l’ARS : https://www.iledefrance.ars.sante.fr/repartition-des-postes-et-procedure-de-choix
Mise à jour à chaque semestre.
Rhumato pédiatrie Hopital Bicètre 1 Poste.
Tous les postes offerts aux choix des internes sont consultables sur le site de l’ARS : https://www.iledefrance.ars.sante.fr/repartition-des-postes-et-procedure-de-choix
Mise à jour à chaque semestre.
Les cours de DES sont organisés de manière régulière sous forme de séminaires d’une demi-journée, le vendredi après-midi, à raison d’un séminaire tous les 2 mois.
Les intervenants sont des hospitalo-universitaires ou des hospitaliers, spécialistes et très reconnus dans le domaine traité.
Les dates, lieux et thèmes des cours sont communiqués par mail aux internes de DES, y compris les nouveaux entrants dans la filière, dès le début de l’année universitaire, et ce pour l’ensemble de l’année, afin qu’ils organisent au mieux leurs astreintes de service et leurs gardes pour pouvoir assister aux cours.
Les premiers cours débutent dès novembre.
Les lieux dépendent des intervenants. Une même thématique est traitée de manière récurrente tous les 2 ans.
La validation du DES nécessite d’avoir assisté à au moins 10 séminaires au cours de son internat. Les internes sont donc invités à assister aux séminaires de DES dès leur premier semestre.
Il n’existe pas de problème de post-internat. Cependant, il serait utile de rendre mieux visibles les postes de post-internat disponibles car certaines possibilités sont méconnues en particulier les postes d'assistants partagés.
L’accès aux stages est globalement facile et les objectifs de formation aisément atteints compte tenu de la variété et de la qualité des terrains de stage.
L’accès à la consultation, aux gestes de rhumatologie interventionnelle et à l’échographie est plébiscité par les internes. Celui-ci est en théorie possible dans la plupart des services, mais gagnerait à être mieux défini et encadré de manière plus formelle.
REF, Rhumatologues en Formation http://sfr.larhumatologie.fr/sections/rhumatologue-en-formation-ref-/presentation/index.phtml
SFR, Société Française de Rhumatologie http://www.rhumatologie.asso.fr/
COFER, Collège Français des Enseignants en Rhumatologie, http://www.lecofer.org/